Pour soutenir les grévistes dans leur combat, donnez à la caisse de grève !
Il y a maintenant plus de trois mois que les travailleurs de l’infrapôle de Paris Nord sont entrés en grève. Ces cheminots sont en charge de l’entretien et la maintenance des voies dans le nord de Paris. Sans eux, il n’y a pas de RER ou de trains qui roulent. Leur travail est essentiel à la sécurité des usagers, et ils travaillent de nuit dans des conditions extrêmement dure : quelle que soit la météo, face à la saleté, aux rats et à l’insalubrité. Ce sont les véritables petites mains invisibles du chemin de fer.
Face au mépris de leur direction qui les traite comme du bétail et qui leur a promis une prime Covid qui n’est jamais arrivée, ces jeunes grévistes exigent aujourd’hui la reconnaissance de leur métier essentiel ainsi que de meilleures conditions de travail et une revalorisation salariale. Depuis qu’ils sont entrés en grève, ces cheminots ont pu commencer à se lier à d’autres secteurs de travailleurs et s’étaient notamment mobilisés contre les licenciements et les suppressions d’emploi aux côtés des raffineurs de Grandpuits et des Sanofi, le 5 février dernier.
Ce samedi 1er Mai, journée internationale des travailleuses et des travailleurs, ils étaient présents à la manifestation organisée à Paris. Présents dans leur tenue de travail, banderole et mégaphone à la main, ces jeunes grévistes ont pu une nouvelle fois éprouver la solidarité ouvrière et le soutien d’autres secteurs du mouvement ouvrier, en récoltant pour la caisse de grève->https://www.revolutionpermanente.fr/Contre-la-repression-et-pour-la-victoire-Objectif-10-000-EUR-pour-les-grevistes-de-l-Infrapole], outil central pour tenir dans la durée face à la direction. Grâce à la solidarité des travailleuses et des travailleurs présents et à l’aide d’étudiants mobilisés à leurs côtés, les grévistes ont pu récolter plus de 1000 euros pour leur caisse de grève !
« On lâchera pas, on voit tout le soutien ça nous motive », Younès, gréviste à l’infrapole Paris Nord présent avec les autres grévistes à la manifestation du premier mai. Malgré les attaques de la direction, avec tous les soutiens derrière eux ils ne lâcheront pas ! pic.twitter.com/PUgj2TqZKQ
— Révolution Permanente (@RevPermanente) May 1, 2021
Comme l’affirme Younes, agent de la brigade banlieue de l’infrapôle « le moral est reparti à la hausse […] on ne peut pas lâcher, on ne lâchera pas ». En face, la direction, après avoir tenté sans succès, de casser la grève par la répression, joue désormais le pourrissement. Pendant ce temps, les agents ne cessent de dénoncer les insuffisances en matière de sécurité ferroviaires causées par le management de celle-ci. A titre d’exemple, Anasse Kazib, délégué syndical Sud-Rail Paris Nord, dénonçait il y a une semaine l’état des aiguilles de rail, montrant une portion très endommagée qui aurait dû être réparée depuis longtemps.
📣💥 Quand nous vous parlons des conséquences du pourrissement de la grève par @SNCFReseau sur la sécurité ferroviaire et sur le trafic, voila Gare du Nord actuellement, aiguille voies 33/34 sur la @LigneH_SNCF
Soutenez les grévistes 3 mois déja 🙏
➡️💶 https://t.co/T9fpWCqJf4 pic.twitter.com/Y440RLT20Y— Anasse Kazib (@AnasseKazib) April 20, 2021
Récemment, le syndicat Sud-Rail a également assigné la SNCF en justice pour dénoncer les manquements à l’entretien des voies qui risque de causer des accidents de grave. Le syndicat alerte notamment sur un risque d’accident ferroviaire grave comme celui qui avait eu lieu en 2013 à Brétigny-sur-Orge, causant un véritable drame humain.
Dans le paysage syndical de la SNCF, cette grève détonne. En effet, les grévistes, qui ont majorité moins de trente ans, sont le nouveau visage d’une classe ouvrière qui relève la tête.