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Tribunal judiciaire de Sarreguemines, jeudi 7 octobre

Neuhauser. Contre l’augmentation des cadences, les salariés saisissent la justice et exigent des embauches

Demain, jeudi 7 octobre, la boulangerie industrielle Neuhauser a rendez-vous au tribunal. Elle est assignée par le CSE de l’un de ses établissements pour contester une augmentation des cadences que la direction cherche à imposer.

Louison Méry

6 octobre 2021

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Il y a quelques jours, les salariés de plus de la moitié des établissements de la société étaient en grève pour réclamer des salaires dignes à l’occasion des négociations annuelles obligatoires. La direction qui ne proposait que 0.5% d’augmentation aux ouvriers, offraient par contre des primes beaucoup plus généreuses aux cadres.

Mais ce n’est pas tout. Sur le site de Folschviller, la direction cherche à imposer une augmentation de la productivité en raison de « l’ouverture de nouveaux marchés ». Concrètement, elle propose une modification de l’organisation du travail du secteur de la viennoiserie. Celui-ci est composé de deux lignes de production, longues d’une centaine de mètres chacune. La fabrication des croissants et pains au chocolat est entièrement automatisée et implique des machines extrêmement imposantes et dangereuses : lames, rouleaux, pelles sont autant d’éléments générateurs d’accidents du travail. En temps normal, les salariés disposent de 20 heures pour assurer le nettoyage des lignes. Un travail herculéen qui implique de « consigner » les lignes, c’est-à-dire de les arrêter et de les cadenasser pour assurer la sécurité des salariés en train d’effectuer les activités relatives au nettoyage.

Pour augmenter le rendement des salariés, la direction prévoit de diminuer de moitié le temps affecté au nettoyage pour libérer du temps de production : arrêter les lignes plus tard, nettoyer moins longtemps pour sortir plus de croissants. Seulement, problème, elle refuse de créer des postes et d’embaucher, comme les salariés le réclament pourtant depuis des années. Elle propose d’embaucher quelques salariés d’une entreprise sous-traitante, sans toutefois le moindre plan pour assurer leur formation ni même en nombre suffisant. En d’autres termes, elle cherche à imposer un rythme de travail absolument intenable, qui impose de faire le ménage en moitié moins de temps sans les effectifs suffisants pour y parvenir. De plus, alors qu’un ouvrier a été victime d’un accident grave du travail il y a quelques mois seulement, cette décision constitue une véritable mise en danger des salariés.

Pour toutes ces raisons, le CSE exigeait que la direction le consulte, avant qu’elle mette en œuvre son projet. Face à son refus net et alors que celle-ci cherche à tout prix à passer en force, les élus, soutenus par l’Union locale de la CGT Saint-Avold ont saisi le Tribunal Judiciaire de Sarreguemines pour obtenir la suspension du projet. L’audience se déroulera jeudi 7 octobre.


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