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Edito

Contre le délit d’opinion, pour défendre notre droit à soutenir la Palestine : il faut faire front !

Conférence de LFI interdite, condamnation d’un secrétaire syndical CGT, multiplication des procédures pour « apologie du terrorisme » et mobilisation de « l’antiterrorisme » … : face au cap franchi ces derniers jours dans la répression des soutiens de la Palestine, il faut faire front.

Nathan Deas

19 avril

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Contre le délit d'opinion, pour défendre notre droit à soutenir la Palestine : il faut faire front !

Convocation de militants de Révolution Permanente, et notamment de son porte-parole, Anasse Kazib, mais aussi de Solidaires Etudiant.e.s EHESS et de plusieurs dizaines de soutiens de la Palestine par les services de « lutte contre l’antiterrorisme » dans le cadre d’une enquête pour « apologie du terrorisme ». Condamnation d’un an de prison avec sursis de Jean-Paul Delescaut, le secrétaire de l’UD CGT 59, pour un communiqué de soutien au peuple palestinien évoquant « l’occupation militaire et coloniale » menée par Israël en Palestine.

Interdiction d’une conférence de la France Insoumise sur la Palestine en pleine campagne des européennes par la présidence de l’université de Lille puis par la préfecture. Interdiction à nouveau de la marche parisienne de ce dimanche contre le racisme et l’islamophobie, les violences policières et les infanticides à Gaza. Convocation enfin ce vendredi de Rima Hassan, candidate palestinienne de LFI aux Européennes, cette fois encore, pour « apologie du terrorisme ».

Il y a parfois des coïncidences de calendrier riches de sens. Ces derniers jours, la répression, sous diverses formes, des soutiens de Palestine s’est abattue de façon scandaleuse et avec une intensité nouvelle. Jusqu’à interdire donc une conférence de la troisième force politique des dernières élections présidentielles.

Celle-ci n’est bien évidemment pas déconnectée du soutien inconditionnel de la France à Israël et son génocide derrière les appels hypocrites de Macron au « cessez-le-feu ». Ni des tentatives depuis des mois de l’Etat français, appuyé par la plupart des « grands médias » et un arc politique large (de certaines des composantes de « l’ex NUPES » au RN) de chercher à réduire au silence et criminaliser toute expression publique en solidarité avec le peuple palestinien et/ou qui aurait « l’audace » de dénoncer les crimes de Tsahal et de l’apartheid israélien.

Cette surenchère, dénonce Elsa Marcel, avocate au barreau de Seine Saint Denis et militante à Révolution Permanente, s’inscrit dans la continuité du durcissement politique et judicaire du régime ces dernières années.

« Tout l’arsenal judiciaire qui a été construit de manière méticuleuse par les gouvernements successifs exprime ces derniers mois tout son potentiel. En 2014 par exemple on a retiré l’infraction « d’apologie du terrorisme » de la loi sur les délits de presse pour l’insérer dans le code pénal. Le régime de cette infraction a continué d’être durci avec la loi Séparatisme. Aujourd’hui, les conséquences de ces « modifications » sautent aux yeux, notamment au sujet de la répression des oppositions politiques. Ce qui est en train de se jouer va bien au-delà de la question palestinienne, mais concerne les libertés politiques fondamentales. A ce rythme rien n’empêcherait Darmanin de poursuivre des militants « éco-terroristes » qui soutiennent Sainte-Soline par exemple pour « apologie du terrorisme ». L’ensemble du mouvement social et politique est concerné ».

Dans ce contexte, l’accélération de ces derniers jours doit être prise au sérieux. Symptôme d’une atmosphère nauséabonde, entre cavalier solitaire du RN aux Européennes et surenchères bellicistes, mais aussi d’un tournant autoritaire qui n’en finit pas de s’élargir (à l’école, contre les quartiers, le mouvement écolo, le monde du travail, en préparation de la guerre et de l’austérité …), l’Etat semble vouloir s’attaquer à toutes les voix dissidentes. Et n’hésite pas à mobiliser des prétextes fallacieux et notamment à salir la lutte légitime contre l’antisémitisme pour le faire.

Pour nos droits démocratiques, politiques et syndicaux, pour le droit à exprimer notre solidarité avec le peuple palestinien : il y a urgence. L’ensemble du mouvement de soutien à la Palestine, les organisations du mouvement ouvrier et politiques de notre camp social doivent faire front et préparer une réponse commune à la hauteur de ces attaques. Une urgence d’autant plus centrale qu’à Gaza les puissances impérialistes « marchandent » plus que jamais le massacre des Palestiniens et l’offensive à venir à Rafah en échange de quelques gages du gouvernement de Netanyahu pour éviter un embrasement régional dont Israël et ses soutiens sont responsables. Contre le délit d’opinion que le régime souhaite instaurer, pour la Palestine et pour la défense de nos droits démocratiques : nous ne nous tairons pas !


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