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Le gouvernement veut « remilitariser » la Journée défense et citoyenneté pour embrigader la jeunesse

Ce vendredi, le ministre des armées Sébastien Lecornu a annoncé vouloir « remilitariser » la Journée défense et citoyenneté (JDC), obligatoire pour tous les jeunes entre 16 et 25 ans. Une mesure qui répond à la volonté de « créer des vocations » dans l’armée et doubler le nombre de réservistes d'ici à 2030.

Cathu Isnard

15 avril

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Le gouvernement veut « remilitariser » la Journée défense et citoyenneté pour embrigader la jeunesse

Crédit photo : Capture d’écran LCI

Le 12 avril, Sébastien Lecornu, actuel ministre des Armées, a annoncé sur LCI son envie de « durcir militairement » la Journée défense et citoyenneté (JDC), dénonçant une « journée un peu fourre-tout [...] qui passe à côté de sa cible ».

La JDC consiste pourtant en une journée passée auprès de militaires et est déjà l’occasion d’une intense propagande en faveur de l’armée, de la « lutte contre le terrorisme » ou des interventions de la France à l’étranger. Mais cela ne suffit plus au gouvernement. Pour M. Lecornu, la JDC « se démilitarise un tout petit peu avec le temps », et ne remplit donc plus son but premier : celui d’embrigader la jeunesse.

Dans cette perspective, la JDC présente l’intérêt d’être obligatoire puisqu’elle est demandée pour passer la plupart des certifications publiques (permis de conduire, baccalauréat, etc.). Selon Lecornu la remilitarisation passerait par un « rendurcissement militaire » de la journée, notamment en mettant l’accent sur « les grandes opérations auxquelles l’armée française a pu participer ces dernières années ». Dans le sillage du Service National Universel (SNU), le gouvernement veut inculquer des valeurs patriotiques et réactionnaires à la jeunesse pour le servir dans sa course à la militarisation. Avec un discours présentant l’armée comme un service public, le gouvernement cherche à normaliser l’escalade militariste et à produire des « vocations » guerrières.

Ces dernières annonces suivent le chemin tracé par la dernière Loi de programmation militaire, qui consacrait une hausse de 40% pour le budget consacré aux armées entre 2024 et 2030 par rapport à la période 2019-2024. Dans le cadre de la « phase préparatoire à un réarmement militaire et une mobilisation nationale de la jeunesse » (Thierry Ribault, chercheur au CNRS dans les colonnes de Reporterre) qu’elle inaugure, la loi a notamment pour objectif de doubler le nombre de réservistes de l’armée d’ici à 2030. La réforme de la JDC s’inscrit dans cette « modernisation du recensement » décidé dans cette perspective.

Un symptôme de plus que le réarmement nationaliste est à l’œuvre. Un pari toutefois périlleux pour la bourgeoisie qui, quelques semaines après avoir annoncé sa volonté de rendre le SNU obligatoire, poursuit sur la voie d’une militarisation qui pourrait rencontrer une opposition réelle. C’est que la génération que l’Etat voudrait embrigader est une génération qui a déjà fait face à la police, à la répression et qui a déjà pris la rue contre les réformes anti-sociales, contre l’extrême droite, pour lutter pour une planète viable. Une génération qui n’a aucune envie de prendre les armes pour défendre une société qui massacre un peuple sous les yeux du monde entier qui condamne à la misère et qui tue dans les quartiers populaires.


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