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Répression

Transports : la droite veut limiter brutalement le droit de grève

Depuis l’annonce de la grève des contrôleurs SNCF, la classe politique a repris sa rhétorique habituelle de « cheminot-bashing ». Seulement cette fois, macronistes et républicains ont annoncé des lois pour s’attaquer au droit de grève dans les transports.

Erell Bleuen

15 février

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Transports : la droite veut limiter brutalement le droit de grève

« Il faut arrêter de prendre les Français en otage ». Sur TF1, Eric Ciotti a recyclé une rhétorique anti-grève usée jusqu’à la corde. Après avoir voté la réforme des retraites et pris deux ans de plus notre vie en otage, Ciotti verse des larmes de crocodile pour diviser les travailleurs entre eux.

En effet, la grève des contrôleurs SNCF qui s’annonce massive, appelée du 15 au 19 février prochain pour exiger que de véritables mesures soient mise en place quant aux salaires et à la reconnaissance de la pénibilité du métier, a immédiatement fait bondir la classe politique.

Gabriel Attal s’est dépêché de rappeler que si « la grève est un droit », « travailler est un devoir ». Eric Ciotti a lui fustigé des cheminots qui « détruisent leur entreprise et sont indignes vis-à-vis des Français », tandis que le député du Rassemblement National Jean-Philippe Tanguy dénonçait au micro de France Inter une grève qui ferait « vivre un enfer » aux usagers. Le tout, appuyé par les grands médias qui ont repris leur jeu favori : le « cheminot-bashing », ou comment inventer des salaires mirobolants à des salariés qui revendiquent de s’en sortir face à l’inflation galopante.

Mais cette fois, les menaces contre le droit de grève pourraient bien se concrétiser. Eric Ciotti a en effet annoncé vouloir « très clairement poser des textes législatifs pour encadrer le droit de grève » pendant que La Voix du Nord nous apprend que la droite sénatoriale préparait déjà un texte pour interdire les préavis de grève les jours fériés et sur les deux premiers et derniers jours de vacances.

Et d’autres offensives se préparent au Sénat. Mercredi, le patron de l’Union des Démocrates Indépendants (UDI) au Sénat a déposé une proposition de loi qui vise à offrir au gouvernement un capital de 60 jours par an durant lesquels ils pourront interdire la grève dans les transports, dans une limite de 15 jours consécutifs. Un texte qui vise à « protéger les Français » selon l’intéressé et qui permettrait d’attaquer les possibles mouvements de grève pendant les vacances scolaires.

Le président du Sénat, Gérard Larcher, s’est d’ores et déjà montré favorable à la mesure et avec lui, le patron des macronistes au Sénat François Patriat qui appelle à encadrer « ces grèves intempestives, redondantes et renouvelées » ou encore le ministre de la transition écologique Christophe Béchu qui souhaite limiter les « abus » au droit de grève.

Tous ces fidèles serviteurs du patronat jurent la main sur le cœur, qu’ils ne veulent pas interdire le droit de grève. Ils veulent juste pouvoir briser les grèves par l’embauche d’intérimaires ou en limiter tellement le droit qu’il deviendrait impraticable ! Ainsi, Eric Estrosi (Horizons, majorité macroniste) et Renaud Muselier (Renaissance) propose de faire appel aux contrôleurs retraités pour briser une grève qui demande des hausses de salaire et de meilleures conditions de travail pour les actifs.

Avec cette campagne contre les travailleurs de la SNCF, les politiciens au service du patronat espèrent ouvrier la boîte de Pandore et faire un précédent contre le droit de grève qu’ils s’empresseraient d’appliquer à tous les travailleurs. D’autant plus que l’axe Renaissance-LR-RN garde les Jeux Olympiques en ligne de mire : l’évènement constitue déjà un levier pour l’instauration de mesures anti-pauvres et liberticides, il n’est pas difficile de voir comme celles-ci pourraient s’étendre au droit de grève, notamment par la réquisition de travailleurs dits essentiels. Et c’est pendant les grèves que les bourgeois se rendent compte que les travailleurs sont essentiels pour faire tourner la société.

Face à un gouvernement déterminé à entamer une guerre sociale contre le monde du travail, les menaces contre les cheminots sont une mesure pour préparer à faire passer un wagon d’attaques contre tous les travailleurs. Des mesures anti-grève qui doivent être écrasées dans l’œuf en apportant un soutien massif à la mobilisation des contrôleurs SNCF tout en dessinant du même coup la perspective d’une lutte généralisée pour les salaires et contre l’austérité programmée.


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Erell Bleuen

@Erellux

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