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Seule la lutte paie

Toulouse. Victoire ! Les ouvriers d’Onet à Airbus ont fait plier le géant du nettoyage

Les ouvriers d’Onet, travaillant sur la chaîne d’assemblage de l’A330, ont réussi à obtenir satisfaction sur une partie de leurs revendications, et ont arraché à la direction une prime de 600 euros correspondant au paiement des jours de grèves.

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Cela faisait une semaine que les travailleurs chargés du nettoyage sur la chaîne de montage de l’A330 à Airbus s’étaient mis en grève. Leur employeur – une société de sous-traitance – avait changé au 1er juin suite à un appel d’offre lancé par Airbus, passant de TFN à Onet. Les patrons d’Onet en avaient profité pour s’attaquer sérieusement aux conditions de travail et aux salaires des ouvriers. De plus, en décembre, les agents de nettoyage avaient fait quatre jours de grève qui leur avait permis d’obtenir auprès de TFN, leur ancien employeur, une requalification et donc une augmentation qui n’avait pas été effective avant l’appel d’offre. Mais Onet, après avoir récupéré le chantier, n’a pas voulu entendre parler de cette requalification.

Une paye nette rehaussée de 100 € et les paniers repas

L’unité et la détermination des grévistes, ainsi que la solidarité qui commençait à se nouer autour d’eux, a fait plier la direction jeudi. Certes, l’ensemble des revendications n’a pu être arraché à la direction, mais le géant du nettoyage, sous la pression d’Airbus et en voyant les profits baisser, a du lâcher sur plusieurs éléments.

En sept jours de grèves, les travailleurs ont en effet vu leur taux horaire rétabli au niveau de celui de leur précédent employeur, TFN. De plus, la prime d’Onet, pourtant conventionnelle, était refusée aux ouvriers de la chaîne de l’A330. Désormais, l’entreprise devra s’acquitter de cette prime de 109 € brute. Enfin, et il s’agissait d’une revendication importante, les travailleurs ont obtenu des paniers repas – à la place des tickets restaurant dont ils bénéficiaient avec TFN.
Seule ombre au tableau donc, la requalification et l’augmentation obtenue lors de la grève de décembre dernier, alors que TFN était encore aux commandes, n’a pu être arrachée à Onet.

Au final, et par rapport aux premiers contrats proposés par Onet, les ouvriers voient donc leurs payes augmenter de 100 € net par mois !

Bluff et coups de pression de la direction… qui recule illico !

Mais alors que cet accord avait été trouvé jeudi en fin d’après midi, et que les grévistes se préparaient à reprendre le travail, la direction a tenté une manœuvre pour ne pas payer les jours de grève. C’est ainsi qu’Onet a proposé, 4 heures après la fin des négociations, une prime de 300 € brut, en lieu et place du paiement des jours de grève pourtant promis. Une somme qui équivaut en réalité à la moitié du salaire sur une semaine.

Alors que les ouvriers avaient votés la fin de la grève, la stratégie de la direction d’Onet semblait simple : d’une part, essayer d’économiser de l’argent et, d’autre part, diviser les travailleurs en changeant sans cesse de discours. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la manœuvre a échoué.

C’est ainsi qu’au lieu de reprendre le travail, les agents de nettoyage d’Onet se sont retrouvés sur le piquet pour un 7ᵉ jour de grève ce vendredi. La colère face à ce coup bas était aussi légitime que palpable, et l’ensemble des travailleurs étaient prêts à poursuivre la lutte aussi longtemps que nécessaire pour faire plier le géant du nettoyage.

C’est alors que, consciente de sa « boulette », la direction d’Onet a décidé de jouer la carte… du coup de pression. « Reprenez le travail dès lundi ou tout saute, prime, paniers repas et hausse du salaire », ainsi que des menaces de licenciements et de poursuites judiciaires ! Un haussement de ton qui, s’il traduit bien les méthodes scandaleuses du sous-traitant, n’aura eu pour effet que de souder davantage les grévistes.

Et face à cette détermination sans failles, Onet a finit par céder. La prime proposée pour payer les jours de grève est passée de 300 à 600 €, ce qui équivaut au salaire perdu par les ouvriers, et donc à leur revendication. Une victoire donc, qui confirme un peu plus l’adage : seule la lutte paie !


          
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