Ce vendredi, les grévistes de Tisséo menaient une 9ème journée de grève avec blocage des dépôts contre la direction de l’entreprise. La grève des Tisséo a débuté en avril, face à la décision de la direction de supprimer la clause de sauvegarde permettant l’indexation des salaires sur l’inflation. Pendant des années, celle-ci avait été reconduite du moment que l’inflation était modérée. Mais entre janvier 2022 et 2023, la hausse des prix à la consommation ayant atteint le niveau record de 5,92%,, la clause est alors devenue inacceptable pour une direction qui compte bien faire payer la crise aux salariés pour maintenir ses bénéfices. Elle a donc tout bonnement décidé de la supprimer.

Après trois journées de grève en avril en mai et face au refus de la direction de revenir sur cette suppression inique, l’intersyndicale a appelé à quatre journées de grève d’affilée du 30 mai au 2 juin, puis à deux autres les 8 et 9 juin. Ces journées ont été très suivies avec plus de deux tiers de grévistes et des centaines de personnes présentes sur les piquets des différents dépôts de bus et de tramways et une grève qui a impacté le métro toulousain. Face à cette situation, la direction veut se montrer inflexible et n’hésite pas à insulter, mépriser et menacer (par exemple avec la présence d’huissiers sur chaque piquet de grève) les salariés mobilisés, tout en essayant de briser la grève quitte à risquer de mettre en danger les usagers. Encore dernièrement, elle a refusé les négociations demandées par la préfecture et l’inspection du travail, puis bafoué les revendications des grévistes lorsqu’elle a daigné les recevoir. En effet, le directeur général a essayé d’acheter la colère des grévistes avec une prime, et a maintenu sa détermination à supprimer la clause de sauvegarde. Cela montre que sans contrainte avec un rapport de force énorme, la direction refusera même la plus petite concession.

C’est désormais la perspective de grèves les mercredi 14 et vendredi 16 juin qui est posée. Pour certains grévistes, on dépassera la dixième journée de grève avec des pertes de plusieurs centaines d’euros de salaire net. Or la grève présente des enjeux pour l’ensemble des travailleurs et des travailleuses au-delà même de Tisséo, puisqu’elle pose la question du maintien légitime de l’indexation des salaires sur l’inflation qui devrait être une conquête accessible à tous les salariés de la métropole de Toulouse ! Une victoire des grévistes du réseau de transport toulousain aurait donc des répercussions sur l’ensemble des luttes pour les salaires dans les entreprises. Afin de maintenir la pression, les salariés en appellent donc à la solidarité en lançant une caisse de grève accessible ici.

Face à une direction inflexible, cette caisse de grève permettra non seulement aux salariés de tenir financièrement, mais aussi d’envoyer un message fort à la Métropole, à la direction générale de l’entreprise, à Moudenc et au patronat, en leur montrant que les grévistes peuvent eux aussi poursuivre leur lutte jusqu’à la victoire. La rendre accessible à toutes et tous, syndiqués et non syndiqués, constitue un point central pour intensifier la bataille contre une direction déterminée et continuer à construire la grève. En ce sens, on ne peut que déplorer que la FNCR ait, dans la foulée de la création de cette caisse, lancé sa propre caisse de grève, à destination de ses seuls syndiqués. Le développement d’outils unitaires permettant d’aller chercher tous les salariés, qu’ils soient syndiqués ou non, est en effet déterminant. Face à une direction plus méprisante que jamais, l’unité à la base des salariés, qu’ils soient syndiqués ou non, doit se construire à travers le développement d’assemblées générales, au service de l’élargissement de la grève et de son durcissement.

Ce mercredi 14 juin, des grévistes syndicalistes ont été convoqués par la Gendarmerie de Beauzelle suite à une action au MEET en marge du salon sur les mobilités du 30 mai dernier. Un scandale et une attaque contre les grévistes de Tisséo et l’ensemble des salariés qui souhaiteraient relever la tête pour la défense de leurs salaires. Soyons nombreux ce mercredi pour les soutenir lors du rassemblement organisé dès 9h en leur soutien et à soutenir leur caisse de grève !