Une mesure sélective et raciste
Ce mardi 19 septembre, la présidence de l’université de Strasbourg a fait voter en CFVU la hausse des frais d’inscriptions pour les étudiant•es extra européen•nes à partir de la rentrée 2024/2025. Ces hausses importantes font passer la licence de 170 euros à 2770 et de 243 à 3770 euros en master. Cette attaque s’inscrit dans la continuité de la réforme cyniquement nommée « Bienvenue en France » initiée en 2018 par Frédérique Vidal, alors ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.
Une politique de sélection brutale qui est déjà appliquée dans certains campus français, excluant d’ores et déjà les étudiant•es étrangèr•es de milieu populaire. En effet la mesure permet au gouvernement d’appliquer un tri raciste et drastique. Elle concerne uniquement les étudiant.es extra européen•nes alors que plus de la moitié des étudiant•es étranger•es en France viennent d’Afrique et en grande partie de pays anciennement colonisés par la France.
Cette attaque arrive alors que le gouvernement a annoncé la suspension des « mobilités étudiantes » depuis le Mali, le Niger et le Burkina Faso suite aux coups d’Etat et à la contestation de la présence française dans la région. Des représailles impérialistes qui montrent une fois de plus l’ingérence française en Afrique.
Préparer la riposte !
Si cette hausse ne vise pour l’instant que les étudiant.es étranger.es non européen.nes, il est clair que le gouvernement n’hésitera pas à généraliser cette mesure. Il a d’ores et déjà imposé Parcoursup et Trouve Mon Master, en accentuant la sélection sociale à l’université et en excluant les jeunes issus des quartiers populaires. Dans le même sens la ministre de l’Enseignement Supérieur a annoncé qu’il faudrait « faire un effort » et que les universités devraient pratiquer des coupes budgétaires.
Face aux attaques qui se profilent nationalement et localement il faut préparer la riposte ! A l’université de Strasbourg cette mesure intervient plusieurs années après le passage de la loi précisément parce qu’en 2018 la jeunesse s’est mobilisée contre cette contre-réforme et s’est organisé dans de nombreuses fac de France en Assemblées Générales, manifestations et blocages.
Un rassemblement avant le passage du vote en Conseil d’Administration est prévu ce mardi 26 septembre devant l’Institut Le Bel à 13h30 : soyons-y nombreux•ses pour défendre une université ouverte et gratuite pour tous•tes. Pour exiger l’abrogation de « Bienvenue en France », des lois sélectives Parcoursup et Trouve MonMaster et pour un financement de l’enseignement supérieur à la hauteur de ces besoins. Pour exiger l’inscription et la régularisation de tout•es les étudiant •es et personnes sans-papiers, l’ouverture des frontières et la liberté de circulation et d’étude.
