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Jour du souvenir trans

Journée du souvenir trans 2023 : contre la transphobie, se souvenir, se soutenir et lutter

Le 20 novembre est la date annuelle de la Journée du souvenir trans, un moment pour se rassembler, se recueillir, commémorer, et pour faire vivre la lutte contre les violences transphobes. Des rassemblemetns auront lieu partout en France auxquels il faudra être nombreuses et nombreux.

Floé Brique

20 novembre 2023

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Journée du souvenir trans 2023 : contre la transphobie, se souvenir, se soutenir et lutter

Crédit photo : Révolution Permanente

Cette année encore, nombreux-ses furent celleux qui ont perdu la vie du fait d’être trans, à la suite de violences, de suicides ou d’overdoses qui s’insèrent elles-mêmes dans un contexte d’oppression des personnes trans partout dans le monde. Selon le rapport de l’association Transgender Europe, au moins 320 homicides de personnes trans ont été recensés sur l’année 2022-2023. Il est fréquemment souligné que ce chiffre est une estimation basse, calculée sur la base des meurtres signalés aux associations LGBT. Cette année en France, on comptabiliserait au moins 18 personnes trans mortes assassinées, suicidées, emportées par la pauvreté ou par le VIH. C’est en hommage à ces mort-e-s que le mouvement trans et ses allié-e-s se rassemblent le 20 novembre chaque année, pour continuer à les faire vivre dans leur mémoire commune et dans leur lutte.

Garder la mémoire des mort-e-s

Derrière les chiffres brutaux de la surmortalité trans, se cache tout un panel de violences quotidiennes et difficilement mesurables. La transphobie tue, bien plus qu’on ne le pense, mais empêche la vie sous bien d’autres aspects : 85% des personnes trans déclarant ainsi avoir déjà subi un acte transphobe. Dans tous les espaces de la société, tout particulièrement sur le marché du travail et du logement, celles-ci subissent discriminations et humiliations. Une chaîne de violences qui confine à la marginalité et à la précarité : les personnes trans font par exemple beaucoup plus souvent face au chômage, à l’isolement social ou à des problèmes de santé mentale que la population générale.

La condition trans amène souvent à un cumul de vulnérabilités qui redouble l’effet des politiques sexistes, transphobes, xénophobes et racistes, des législations pénalisant le travail du sexe, des conséquences de la crise et de l’inflation. Comme le montrent les données récoltées cette année parmi toutes les personnes trans assassinées dans le monde, 80% étaient racisées, 48% connues en tant que travailleur-euse-s du sexe, et 94% des personnes transféminines.

Lutter pour la vie

C’est en réponse à ce constat de transphobie structurelle et de violences transphobes qu’est organisé depuis 1999 le jour du souvenir trans (Trans Day of Remembrance, TDoR). Une journée qui est aussi un rendez-vous de lutte, alors que la rhétorique anti-trans se déploie à tous les étages de la société, particulièrement dans les facs et les écoles.

Cette recrudescence mortifère de l’idéologie cis-sexiste indissociable de la montée en puissance de l’extrême-droite, avec en tête Reconquête et le groupuscule Parents vigilants dont l’audience est assise jusqu’au cœur du Sénat, tandis que des membres du Parti socialiste ou de Renaissance acceptent de recevoir et d’écouter des militant-e-s anti-trans.

Plus largement, l’urgence se fait sentir de s’organiser face à l’Etat pour revendiquer la régularisation des tou-te-s les sans-papiers et le partage du temps de travail pour mettre fin à la précarité qui touche en premier lieu les secteurs spécifiquement opprimés dont font partie les personnes trans. L’urgence de se battre pour l’accès gratuit, dépsychiatrisé, à la transition médicale, pour l’interdiction des mutilations des enfants intersexes, et l’accès de tou-te-s à nos droits reproductifs, pour disposer librement de nos corps. Du Pain et Des Roses soutient les rassemblements qui auront lieu partout en France ce lundi, notamment à Paris place Baudoyer (métro Hôtel de ville) à 18h, pour rendre hommage aux victimes de la transphobie


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