D’après l’équipe de Hamon, il n’était pas question de venir chercher du soutien auprès de l’actuel président de la République. Devenu candidat d’une formation à la dérive, le vainqueur des primaires de la gauche a assuré avoir eu des échanges variés, passant des questions climatiques à l’élection de Trump, mais à partir desquels rien n’est sorti de concret.

« Un échange très riche » précisait Hamon au sortir de cette entrevue comme pour essayer de cacher l’échec de cette rencontre dont il repart bredouille. En effet, fidèle à sa position, le président François Hollande, qui s’est tenu à distance lors de toutes les Primaires de la gauche, préférant assister à une pièce de théâtre ou à la finale de la coupe du monde de handball, n’a toujours pas exprimé sa position sur les résultats de la Belle Alliance Populaire, et peine à affirmer son soutien à Hamon. Depuis la défaite de son « champion » Manuel Valls, figure la plus à même d’incarner l’appareil PS, Hollande semble en balance entre Hamon et Macron. Ce dernier apparaît d’ailleurs comme le choix privilégié des électeurs de Valls qui, pour beaucoup, refusent tout soutien au vainqueur des primaires socialistes.

La crise du PS s’appofondit, son électorat s’éclate et ses figures se divisent. Une configuration qui pourrait être à même d’évoluer encore en fonction de l’issue du dialogue amorcé entre Benoit Hamon et le leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon. Dans ces élections « made in crise organique » où tout pronostic semble impossible tant les coordonnées politiques sont instables, Hamon doit commencer par affronter son propre camps. La rencontre avec Hollande aura conduit au statut quo qui laisse le vainqueur de la primaire dans une position défavorable à trois mois du premier tour de la présidentielle.