Ce week-end se tiendra la 3ème édition de la Pride des Banlieues, une marche revendicative LGBTI et anti-raciste qui met au centre les quartiers populaires. Après une première édition en 2019 puis une seconde en 2022 qui avait mis au coeur la question du logement pour les personnes LGBTI dans les quartiers populaires, où les conditions de logement sont particulièrement dégradées, cette année le mot d’ordre est celui de la PMA pour tous·tes.

La marche de cette année se déroule également dans un contexte de crise politique : le passage en force de la réforme des retraites est encore frais dans les esprits, le gouvernement a déjà été forcé de reporter l’examen de la loi Immigration, et alors que la colère ne faiblit pas, le gouvernement Macron est aujourd’hui confronté à une nouvelle vague de grève pour les salaires.

Dans ce contexte, le gouvernement entend bien se saisir du mois des Fiertés pour redorer son blason. Après les coming-out de ministres au coeur de la crise politique générée par le 49.3, puis du « mea culpa » de Darmanin sur le Mariage pour Tous en pleine opération coloniale à Mayotte, Macron et ses ministres n’en sont pas à leur coup d’essai sur le pinkwashing. C’est dans ce sens que que le gouvernement a annoncé en mai annoncé le lancement avant l’été d’un nouveau « plan contre la haine anti-LGBT ». Présenté comme une réponse à la hausse des violences, enregistrée notamment par le dernier rapport SOS Homophobie, ce plan consisterait principalement à « mieux sanctionner les auteurs » de violences, notamment via « un renforcement de la formation des policiers et gendarmes ».

Il s’agit également d’une illustration du projet répressif du gouvernement, appuyée par la nouvelle démonstration de Darmanin : doubler le budget du FLAG, l’association des policiers et gendarmes LGBT. Et ce alors que les personnes LGBTI, d’autant plus celles des quartiers populaires, sont particulièrement impactées par l’inflation qui a fait plonger dans la précarité une partie conséquente des travailleur·euses dans la précarité.

Un nouveau geste qui illustre encore une fois de manière flagrante le projet répressif du gouvernement Macron. Après un mouvement qui a mis en valeur le caractère profondément anti-démocratique du régime, qui a fait rencontrer les violences d’Etat à énormément de jeunes et de travailleur·euses, mais aussi d’une offensive raciste du gouvernement autour de la loi Immigration combinée à l’opération coloniale Wuambushu à Mayotte, nous refusons que le combat pour nos droits soit intrumentalisé par ce même gouvernement pour rallier les LGBTI à un projet d’apaisement répressif et néolibéral.

Nous savons également qu’avec ces offensives racistes, le gouvernement pave la voie pour l’extrême droite : Darmanin le dit explicitement quand il reproche à Marine le Pen ou à Giorgia Meloni d’être « trop molles ». Alors que les personnes trans subissent une offensive coordonnée de l’extrême droite et des plus réactionnaires, en tant que féministes et que personnes LGBTI, nous savons qu’il faut se saisir de la situation actuelle de colère qui n’est pas retombée après des mois de mobilisation pour faire reculer l’extrême droite, ses idées immondes et le gouvernement qui lui pave la voie.

C’est pour toutes ces raisons qu’à la Pride des Banlieues, lors d’une manifestation qui veut également dénoncer les violences d’Etat racistes et islamophobes que subissent les habitant·es des quartiers populaires, nous voulons affirmer que nos fiertés ne seront pas récupérées par l’Etat policier !

Nous marcherons pour :