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Offensive sécuritaire

Offensive sécuritaire : Darmanin menace de dissoudre les « groupes antifas »

Interrogé sur la dissolution des Zouaves de Paris qu’il a enclenchée, Gérald Darmanin en a profité pour viser les organisations de gauche, en particulier les groupes antifa. Après avoir multiplié les dissolutions envers des associations luttant contre l’islamophobie, le gouvernement réaffirme que cette mesure autoritaire menace l’ensemble de notre camp social.

Yann Causs

15 décembre 2021

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Ce mercredi 15 décembre, Gérald Darmanin est revenu sur la procédure de dissolution des « Zouaves de Paris » qu’il a enclenchée dimanche dernier. Cette démarche engagée par le ministre de l’intérieur survient notamment après l’agression des militants de SOS Racisme perpétrée par ce groupuscule et leur rôle durant le meeting d’Éric Zemmour, ce qui les a propulsés au cœur de l’actualité.

Présent sur Cnews ce mercredi pour répondre sur cette dissolution, Gérald Darmanin n’a pas attendu longtemps pour en profiter pour s’attaquer aux organisations de gauche en menaçant les groupes antifas. En répondant à Pascal Praud, il prévient à propos des groupes antifas mis en avant par la chaîne : « j’enclencherai une procédure de dissolution si j’observe des choses qui sont contraires à la loi française ».

Cette déclaration s’inscrit dans l’offensive autoritaire et sécuritaire menée par le gouvernement depuis plusieurs mois, qui, depuis la mort terrible de Samuel Paty, multiplie les dissolutions d’associations qui ne répondraient pas aux « lois de la République ». Ainsi, en octobre dernier, Darmanin annonçait la dissolution de la Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie. En octobre 2020, c’était BarakaCity, en décembre 2020 le CCIF, et, en septembre, la LDNA. Des dissolutions qui, dès le début, font peser des menaces de dissolution sur toutes les organisations politiques contestataires et qui, combinées à la criminalisation orchestrée par les médias des « antifas » depuis plusieurs années et particulièrement depuis les manifestations contre Zemmour, ont ouvert la voie à des menaces de dissolution contre les organisations politiques de gauche et d’extrême-gauche, montrant que le gouvernement n’hésitera pas à s’en servir pour réprimer l’ensemble du mouvement social et ses composantes. En effet, derrière la formulation large « de groupes antifas » utilisée à tout va, c’est en réalité la criminalisation de toute opposition politique s’exprimant dans la rue qui a cours.

Comme nous l’exprimions au lendemain de la manif anti-Zemmour, plus que jamais « face à ces attaques, et alors que le gouvernement multiplie les dissolutions d’associations depuis un an, il est central de faire bloc contre ce début d’offensive qui s’attaque aux militants antifascistes puis à l’extrême gauche pour mieux criminaliser l’ensemble du mouvement social. En ce sens, il est fondamental que l’ensemble des organisations se réclamant du mouvement ouvrier, à commencer par les directions syndicales, réagissent fermement à ces attaques et réaffirment leurs soutiens à tous ceux qui luttent contre l’extrême droite et le gouvernement dans la rue. »


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