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Le secrétaire d’État Oliver Dussopt sous enquête judiciaire pour “corruption”, après les révélations de Mediapart

Après les révélations de Mediapart sur le secrétaire d’État Olivier Dussopt, le parquet national financier a ouvert une enquête préliminaire pour “corruption et prise illégale d’intérêts”. En effet, le ministre s’était fait offrir en 2017 des œuvres d’art par un cadre de la Saur, une entreprise de gestion d’eau qui était en affaires avec la municipalité que dirigeait à l’époque Dussopt.

Irène Karalis

12 juin 2020

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Selon Mediapart, le parquet national financier a ouvert une enquête préliminaire pour “corruption et prise illégale d’intérêts” sur Olivier Dussopt, membre du gouvernement. Le secrétaire d’État s’est en effet fait offrir deux lithographies du peintre Gérard Garouste d’une valeur d’un peu plus de 2000 euros par un dirigeant de la Saur, une entreprise de gestion de l’eau qui était en affaires avec la municipalité d’Annonay dirigée à l’époque par Olivier Dussopt.

Quelques jours avant de recevoir les lithographies, Olivier Dussopt avait annoncé publiquement un partenariat industriel entre la Saur et la municipalité d’Annonay pour l’installation d’une micro-turbine hydroélectrique. Une fois au gouvernement, le ministre avait même vanté publiquement les mérites de la nouvelle turbine, qu’il avait lui-même inaugurée à Annonay. Une belle publicité ministérielle pour le service de communication de la Saur.

Interrogé par Mediapart sur ce prestigieux cadeau, Olivier Dussopt avait d’abord évoqué un cadeau offert par un “ami”, avant de reconnaître le lendemain un “cadeau de l’entreprise” et annoncé la restitution des oeuvres. Il a également indiqué avoir reçu d’autres cadeaux de la part de la Saur : “des présents de fin d’année, comme des bouteilles de vin ou du chocolat”. Le ministre n’avait à l’époque pas jugé problématique de recevoir des cadeaux de la part d’un cadre d’une société sous contrat avec la collectivité qu’il dirigeait.

Il n’avait pas on plus jugé utile de déclarer ces cadeaux à la déontologue de l’Assemblée nationale à son entrée au gouvernement. Une déclaration qui est pourtant obligatoire pour les députés concernant “les dons, avantages [...] d’une valeur qu’ils estiment supérieure à 150 euros dont ils ont bénéficié à raison de leur mandat”, selon le code de déontologie à l’Assemblée.

Ironie de l’histoire : par le passé, le ministre était un des plus prompts à critiquer d’autres responsables politiques. En 2017, il tweetait par exemple à propos des “cadeaux dispendieux” de François Fillon qui s’était fait offrir des costumes par l’avocat Robert Bourgi. Plus encore, durant l’émission MediapartLive du 4 janvier 2017, Dussopt considérait qu’un élu condamné après avoir « utilisé les prérogatives qui étaient les siennes pour s’enrichir, pour détourner, pour dévier et vicier l’intérêt public et bafouer l’intérêt général », « ça devrait être éliminatoire ».

Les révélations de Mediapart nous montrent une fois de plus que le gouvernement, et plus largement les classes dirigeantes, sont composées de politiques mafieux corrompus, qui ne se soucient que du prochain costume ou de la prochaine oeuvre d’art qu’ils vont se faire offrir.


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