Le Wall Street Journal a révélé le 4 décembre que l’armée israélienne avait fini d’installer cinq pompes d’eau sur la côte de Gaza. Dans le même article, on apprend que le projet d’inondation a été présenté par Tsahal au gouvernement américain le mois dernier. Le plan consiste en l’utilisation de cinq pompes à eau capables d’inonder les tunnels du Hamas en quelques semaines avec l’eau issue de la mer Méditerranée. Si l’application de ce projet n’est pas confirmée, Israël a confirmé avoir installé les pompes le long de la côte, au nord du camp de réfugiés d’Al-Shati.

Une opération qui aurait des conséquences écologiques désastreuses. Le projet d’inondation des tunnels par de l’eau de mer pourrait en effet contaminer les maigres ressources d’eau de Gaza. L’universitaire Eilon Adar a ainsi alerté sur les conséquences du projet d’inondation sur les sols gazaouis. Selon lui, « l’impact négatif sur l’eau souterraine durerait pendant plusieurs générations, selon la quantité qui infiltre le sous-sol ». En effet, Gaza repose sur son aquifère (ensemble de roches perméables) pour la majorité de son approvisionnement en eau. La perméabilité des aquifères les rend sensibles à la contamination par l’eau de mer et les eaux usées.

Aujourd’hui déjà, 97% des ressources naturelles d’eau à Gaza sont impropres à la consommation humaine. Les gazaouis sont forcés, par le contrôle strict d’Israël sur l’enclave, de boire de l’eau contaminée, causant de nombreuses maladies. La contamination des faibles ressources d’eau douce plonge l’ensemble de la population dans la maladie, ou dans la dépendance aux vendeurs privés d’eau. Ces derniers vendent aux gazaouis de l’eau pour bien plus cher qu’aux israéliens, et en faible quantité.

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Si Israël menait à terme son projet d’inondation des tunnels, les conséquences seraient d’autant plus graves pour le peuple gazaouis. L’agriculture, déjà rendue difficile par la contamination des puits serait désormais impossible, réduisant à néant l’indépendance agricole de l’enclave, déjà fortement limitée. Ce alors que sous le siège israélien, les Gazaouis souffrent déjà du manque de nourriture - le Programme alimentaire mondial de l’ONU rapporte que la quasi-totalité des Gazaouis a une consommation alimentaire inadéquate - et que la consommation d’eau dans Gaza continue de chuter à un niveau alarmant, en dessous de 2 litres d’eau par jour par personne au nord de Gaza, et 2 litres au sud, une quantité bien inférieure à la limite minimum pour la vie humaine définie par l’OMS.

En assumant d’envisager un projet d’inondation qui achèverait la destruction des ressources naturelles de la bande de Gaza, l’Etat d’Israël exprime à nouveau son mépris total de la vie des Palestiniens. Prêt à assumer de détruire la bande de Gaza par tous les moyens pour en expulser les populations palestiniennes, difficile de voir autre chose d’une volonté génocidaire. Une possible nouvelle catastrophe qui s’inscrit dans la ligné des milliers de massacres et de destructions causés par les bombes de l’offensive israélienne.