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NON À LA GUERRE !

Baisse des salaires à cause de la guerre : première grève victorieuse en Russie !

En Russie, les ouvriers de l’usine pétrochimique Gemont de Nizhnekamsk (Tatarstan) se sont spontanément mis en grève la semaine dernière. Pour la plupart immigrés turcs, ils ont vu leur salaire amputé suite à la chute du rouble. Sous la pression, la direction de l’usine a immédiatement cédé.

Tristane Chalaise

8 mars 2022

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Traduction d’un article de Diego Lotito, initialement publié par la Izquierda Diaro

La grève de l’usine Gemont est l’une des premières conséquences à l’échelle du mouvement ouvrier russe de la guerre avec l’Ukraine. Le salaire des travailleurs de l’usine, qui sont en grande majorité des migrants originaires de Turquie, est en effet indexé sur le taux de change entre le dollar et le rouble. La hausse du dollar, couplée à la forte dévaluation du rouble, a ainsi provoqué une réduction importante de leurs salaires, restés indexés sur l’ancien taux de change. D’après le journal économique russe Business Gazetta, la direction de l’entreprise a immédiatement cédé et s’est engagée à payer la différence. Une décision prise face à la détermination des grévistes, et couplée à la crainte de voir se poursuivre et s’étendre la grève dans un secteur stratégiques, alors même que la Russie est un pays en guerre.

L’invasion de l’Ukraine par le gouvernement réactionnaire de Poutine a d’ores et déjà des conséquences dévastatrices. Tout d’abord pour la population ukrainienne, première victime de l’invasion, avec plus d’un million de réfugiés, des villes en partie détruites, et des milliers morts. Mais elle fait également payer un lourd tribut au peuple russe.

Les sanctions économiques sévères imposées par l’UE et les États-Unis sont subies en premier lieu par les travailleurs, qui sont confrontés à la baisse des salaires, aux licenciements ou au non-paiement des salaires. Avec l’excuse de la guerre, de nombreuses entreprises européennes ont annoncé la fermeture de leurs usines et magasins en Russie, laissant du jour au lendemain des milliers de travailleurs sur le carreau. Dans le même temps, près de 10 000 manifestants ont été arrêtés en une seule semaine et le gouvernement russe a alourdi les peines prévues par le code pénal pour tous ceux qui manifesteraient leur opposition à la guerre.

La grève à l’usine Gemont de Nizhnekamsk montre le potentiel de lutte de la classe ouvrière en Russie. Si les grèves se multiplient, et que se construit une opposition massive aux conséquences économiques de la guerre, qui rejoigne, dans ses revendications, les luttes des femmes et de la jeunesse contre la guerre, le mouvement peut devenir suffisamment puissant pour faire basculer le régime de Poutine.

Le mouvement ouvrier russe doit s’engager contre la guerre, non seulement pour défendre ses revendications, mais aussi pour vaincre la bureaucratie syndicale et faire face à l’offensive militaire du régime autocratique de Poutine. Dans le même temps, le mouvement pacifiste, qui fait preuve d’un grand courage en descendant dans la rue où il subit une répression sévère et de lourdes peines de prison, est mis au défi de dépasser la seule perspective citoyenne et de se tourner vers la classe ouvrière en tant que sujet disposant du pouvoir de paralyser la machine de guerre de Poutine et de mettre un terme à cette guerre réactionnaire.


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