Crédits photo : Journal Lutte Ouvrière
L’instauration généralisée du couvre-feu à 18h depuis samedi dernier, annoncée par le gouvernement deux jours plus tôt pour une durée minimum de 15 jours, a engendré une concentration importante de la population sur les routes, dans les transports en commun et dans les grandes surfaces.
En effet, si les horaires de travail ou d’études de l’écrasante majorité de la population produisent déjà en temps normal une simultanéité des déplacements pour rentrer chez soi ou faire ses courses, le rythme infernal du « métro, boulot, dodo » accéléré par le couvre-feu à 18h exacerbe cette tendance. Au micro de 20 Minutes, Clara et Thomas témoignent devant un Monoprix à Nice, quelques minutes avant sa fermeture : “On n’a plus de vie. C’est une vraie question d’organisation quand on termine le travail et qu’on a juste le temps de rentrer chez nous. Même pour la seule activité qu’on nous autorisait encore [aller faire les courses], il faut qu’on s’adapte, on n’a pas le choix”.
Dans la région parisienne en particulier, la circulation déjà difficile en temps normal a atteint des niveaux records, avec un pic de 375 km d’embouteillages enregistré à 18H dimanche après-midi - soit 4 fois la moyenne habituelle à cet horaire !
#CouvreFeu18h Paris Porte d'Orléans à 18h ce dimanche...#CouvreFeuChallenge pic.twitter.com/grBSNpGrSb
— Brumamonpa (@brumamonpa) January 17, 2021
De même, le réseau de métro francilien s’est retrouvé complètement saturé peu avant l’heure fatidique, dès samedi, laissant présager une situation très problématique tout au long de la semaine. Le phénomène s’est confirmé ce lundi, avec des quais bondés et plusieurs lignes interrompues.
@Ligne6_RATP #ligne6ratp ce lundi soir à 19h traffic interrompu... Le #CouvreFeu18h est bien en place rassurez-moi ? 2 mètres de distance clairement pas respectés... On se moque du monde... C'est clair que dans ce cas, le #COVID19 ne prend pas le métro et ne se propage pas... pic.twitter.com/rYXrbzp1uH
— Fabio Prisse (@FabioPrisse) January 18, 2021
Dans les commerces, l’afflux de clients avant la fermeture a également provoqué de longues files d’attentes, dans lesquelles la distanciation sociale ne peut pas être respectée.
@gouvernementFR et ces queues interminables dans les super marchés parisiens à 17h30 on en parle ? Le couvre feu à 18h n’a aucun sens dans une ville comme paris, on ne fait que concentrer les flux... #CouvreFeu18h #CouvreFeu #covid pic.twitter.com/gGhEr2DiZU
— Arthur Courty (@ArthurCourty) January 16, 2021
Si cet « effet pervers » de l’avancement du couvre-feu imposé par le gouvernement était à prévoir, il est aujourd’hui manifeste que cette mesure non-seulement ne répond en rien à l’urgence de la crise sanitaire, mais en plus augmente les risques de contamination de masse en contraignant la population à s’agglutiner. Avec cette mesure archaïque et partielle, présentée comme limitant les "contacts les plus dangereux "qui se feraient dans la sphère privée sans pour autant pouvoir l’affirmer, le gouvernement poursuit ainsi sa gestion erratique de la crise sanitaire au détriment de la population.