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Cadeau dans les hautes sphères politiques

Copinage à la fac : Blanquer ne sera pas à l’Assemblée, mais trouve refuge à l’université

Alors que sa défaite au premier de tour des législatives en a ravi plus d’un, l’ancien ministre bénéficie déjà d’un traitement de faveur et va se voir offrir un poste à l’université Paris-Panthéon-Assas selon Médiapart.

Tomas SanBordó

22 juin 2022

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Crédits : AFP

Dimanche 12 juin, Jean-Michel Blanquer était défait au premier tour des élections législatives et il n’aura pas fallu plus d’une semaine pour que l’ancien ministre bénéficie d’une ouverture de poste dans l’une des plus prestigieuses universités de France alors que ces dernières sont constamment et depuis plus de 30 ans en déficit de personnel « faute de moyen ». L’article de médiapart révèle en effet que dans un message adressé au personnel, le président de l’université, Stéphane Braconnier, déclare avoir été saisi d’une demande à la fois « inhabituelle » et « exceptionnelle » : celle d’accueillir Jean-Michel Blanquer au sein de l’Université en tant que professeur de droit constitutionnel et de droit public comparé.

Cette révélation, si elle est insupportable quand nous connaissons les conditions de recrutements actuelles auxquelles Jean-Michel Blanquer semble proscrit, n’est pas une surprise pour les hautes sphères politiques. La temporalité entre la demande faite à l’Université et la défaite de l’ancien ministre aux élections législatives laisse planer aucun doute quant au copinage dont il bénéficie. Alors que les contestations dans l’enseignement supérieur pour dénoncer le sous-financement des universités et le recours aux vacataires n’ont pas manqué, cette quasi-nomination relève véritablement d’un traitement de faveur. Comme quoi de l’argent il y en a dans les caisses de l’Université, mais il n’est pas destiné à l’accueil des étudiants ou à la titularisation des enseignants !

Face à cette possible nomination, la colère des syndicats monte comme l’exprime la secrétaire générale du SNESUP-FSU, Anne Roger lors d’une interview France Info : « On inverse complètement la procédure en ne partant pas du terrain et des besoins mais de la nécessité de trouver une place pour un ministre qui ne l’est plus […] c’est d’autant plus écœurant qu’on n’arrête pas de répéter que le sous-encadrement est énorme et qu’il faut près de 7 000 postes pour remettre l’université à flot. »

Ainsi celui qui a été moteur de l’offensive islamophobe et réactionnaire contre l’islamo-gauchisme et le wokisme, organisant des parodies de colloque sur le sujet pour dialoguer avec les franges les plus à droite, va se voir offrir une place de choix dans une université réputé. Si cela en dit long sur l’orientation politique de cette dernière qui cherche derrière à profiter « du prestige » qu’amènerait un ancien ministre - à croire qu’il n’est pas parmi les plus détestés - pour l’établissement…c’est aussi une illustration de l’orientation plus général de l’enseignement supérieur qui suit cette offensive.

Il a beau être détesté par les enseignants, avoir été ridiculisé durant sa campagne législative et humilié par une défaite qu’il n’accepte pas, Jean-Michel Blanquer gardera une tribune pour son incompétence


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