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#BlanquerGate

Avenir Lycéen : Blanquer ouvre une enquête sur un syndicat qu’il a lui-même piloté

Blanquer lance une enquête pour “détournement de fonds publics” sur les élus du syndicat Avenir Lycéen, alors qu’il est accusé de les avoir lui-même corrompu.

Asha Aless

18 mars 2021

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Crédits : AFP

Après le #BlanquerGate, qui a éclaté en Novembre dernier sur l’implication du ministère de l’éducation dans la création et le pilotage d’Avenir Lycéen, le ministre, pour se dédouaner, avait annoncé la mise en place d’une enquête sur l’utilisation des fonds de l’ensemble des syndicats lycéens. Ce mardi, une source proche du dossier a révélé à l’AFP qu’une enquête sur le syndicat a effectivement été ouverte pour “détournements de biens publiques” le 1er Décembre dernier.

Mediapart avait révélé à l’époque que les membres du syndicat auraient dilapidé près de 65 000€ de subventions perçues en 2019 en dépenses personnelles : frais de bouche, hôtels de luxe et boissons.

Mais en réalité, cette enquête ne s’attaque nullement au vrai scandale de cette affaire. Car, au-delà de l’utilisation frauduleuse des subventions par la direction d’Avenir Lycéen, celui qui a été mis en cause dans cette affaire c’est Jean-Michel Blanquer lui-même, accusé d’avoir bâti de toute pièce un syndicat qui s’est érigé comme grand défenseur de toutes les propositions gouvernementales. L’idée de sa création, selon Libération qui a mis en lumière l’affaire, aurait même "germé Rue de Grenelle, dans l’entourage proche de Jean-Michel Blanquer", et c’est le ministère lui-même qui leur a accordé 65 000€ pour leur première année d’exercice (quand l’UNL a vu ses subventions passer de 80 000€ à 20 000€ en deux ans).

Il aurait par la suite fait office de relais souterrain entre le ministre de l’éducation et les différents organes pseudo-représentatifs lycéens ne servant que de pont pour la propagande gouvernementale. Durant toute l’année 2019, l’équipe à la tête d’Avenir Lycéen a été reçue à plusieurs reprises à l’Élysée, contrairement à la totalité des autres syndicats lycéens d’opposition. Plusieurs témoignages avaient notamment montré que les recteurs du ministère avaient écrit eux-mêmes les premiers communiqués du syndicat, dans lesquels ils s’attaquaient fermement aux blocages qui se tenaient à l’époque dans de nombreux lycées contre les réformes du bac de Blanquer. Il s’est donc construit son propre interlocuteur, avec des élèves qui pourraient faire taire les voix discordantes de l’intérieur en partageant la com’ gouvernementale. Tout ça en échange d’un chèque de 65 000€ pour lequel les élèves font aujourd’hui l’objet d’une enquête.

Pourtant, alors que le scandale de corruption éclate à propos d’Avenir Lycéen et de ses liens étroits avec le ministère, c’est Blanquer lui-même qui convoque une commission d’enquête, qui se garde bien de chercher dans les papiers du ministère des éléments qui confirmeraient les témoignages de dizaines de lycéens qui ont dénoncé les manœuvres du ministre, mais qui fait porter toute la responsabilité aux anciens élèves du syndicat.


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