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Austérité

10 milliards d’euros de coupes budgétaires : Le Maire saigne l’écologie, le travail et l’éducation

Bruno Le Maire a donné suite à ses annonces par la publication d’un décret ce jeudi matin. Dans la suite des directives européennes, le gouvernement français continue de faire payer la crise économique aux travailleurs et aux classes populaires.

Benoit Barnett

22 février

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10 milliards d'euros de coupes budgétaires : Le Maire saigne l'écologie, le travail et l'éducation

Crédits Photo : Jacques Paquier, CC BY 2.0 <https://creativecommons.org/license...> , via Wikimedia Commons

Alors que l’Europe s’achemine vers une fin du quoi qu’il en coûte hérité de la période COVID-19, le gouvernement français fait office de bon élève avec des coupes budgétaires de 10 milliards d’euros dans 29 secteurs de l’économie. Trois jours après les annonces de Bruno Le Maire, ministre de l’économie, un décret concernant les coupes budgétaires a été publié au Journal Officiel et promet déjà de ronger à l’acide le quotidien de la population. Parmi les secteurs touchés, on retrouve l’écologie qui voit ses fonds être amputé de 2 milliards d’euros, le « travail et l’emploi » qui perdent 1,1 milliards de budget, ou encore l’éducation nationale et l’enseignement supérieur qui perdent respectivement 692 millions et 900 millions d’euros. Bruno Le Maire annonce la couleur, pour contrer la dette, ce sont les travailleurs et les classes populaires qui vont devoir éponger la crise économique. 
 
Alors que l’écologie ne représente que 5% des dépenses nationales, il s’agit d’un des secteurs les plus touchés à hauteur de 2% des coupes budgétaires, alors que cette argent devait être redirigé dans la rénovation thermique des infrastructures scolaires (écoles, collèges et lycées). Comme un symbole en termes de priorités pour le gouvernement, les secteurs qui seront les moins touchés par la cure austéritaire sont les prisons et la police qui verront leurs budgets baisser de 118 millions et 134 millions d’euros. À rebours des annonces de Gabriel Attal concernant l’emploi et l’éducation nationale, la voilure économique se resserre et complique les projets de réformes néolibérales d’un macronisme en crise. 
 

Près de 700 millions d’euros en moins et suppression de 11 000 postes : L’Education nationale au coeur des attaques !

 
 
Selon le site Le café pédagogique, ce sont 11 000 postes qui seront touchés dans l’Education nationale. Les vivres seront coupés dans le public pour 2620 postes d’enseignants du 1er degré et 1740 pour le second degré. Le privé quant à lui, verra sauter 1760 de ses postes. Du côté des AED et AESH, 4600 postes ne seront plus financés. Deux mois après les annonces de Gabriel Attal sur la création de 2137 postes d’enseignants censés permettre l’application de la réforme des collèges avec les « groupes de niveau », le gouvernement ne se soucie même plus de faire de l’enfumage pour accompagner ses réformes réactionnaires.
 
En quittant l’éducation, Attal avait affirmé que « l’école serait la mère des batailles » et qu’elle serait « la priorité absolue » du quinquennat. Les annonces budgétaires continuent seulement d’alimenter l’hémorragie des professionnels de l’éducation déjà extrêmement précarisés par des réformes antérieures. Comme l’explique le communiqué du SNES-FSU : « Cette saignée confirme une fois de plus le renoncement de ce gouvernement à recruter des personnels en améliorant leurs conditions de travail, de rémunération, d’avancement, pour rendre les professions attractives et garantir la bonne réalisation des missions de services publics auprès de tous les élèves ».
 

La France : bonne élève des directives austéritaires européennes contre les travailleurs et les classes populaires !

 
Ce décret sur les coupes budgétaires signe la fin du « quoi qu’il en coûte » européen qui s’était établi pour remplir les caisses des Etats face aux crises déclenchées par le COVID-19 ainsi que par la guerre en Ukraine. L’accompagnement de la France des directives économiques de l’Union Européenne fait suite à la mise en place du pacte de stabilité qui a été approuvé en janvier dernier. Ce dernier prévoit une normalisation des finances publiques en quatre à sept ans qui va consister uniquement en une série de coupes budgétaires. 
 
Si Bruno Le Maire fanfaronnait sur une prévision de croissance économique à 1,4% en 2024, les plans ont été revu à la baisse pour revenir à un objectif de 1%, comme en 2023. Un objectif qui est remis en doute par les économistes. Pour l’économiste Philippe Waechter, un chiffre pareil nécessite une croissance de 0 ;35% par trimestre. Cette analyse, qui se base sur une augmentation linéaire de la croissance, se heurte à l’optimisme du ministre de l’Economie qui compte sur l’absence « d’événements géopolitiques majeurs sur l’année 2024 ». Un pronostic difficile à tenir au vu de l’accélération des conflits à l’international. 
 
Quoi qu’il en soit des espérances de Bruno Le Maire, les conséquences directes des mesures austéritaires seront une aggravation de la précarité de la population avec la promesse d’attaques violentes contre le travail et les conditions de vie des travailleurs. Ces dernières semaines, les salariés de plusieurs entreprises du privé et du public étaient en grève avec comme revendication centrale celle des salaires, à l’heure où les NAO entérinent une perte du salaire réel. Face à l’offensive brutale et continue du gouvernement, nous devons construire un mouvement large, du privé et du public pour imposer une alternative à la politique néolibérale réactionnaire du gouvernement. 


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