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Mouvement ouvrier

1,5% d’augmentation du point d’indice : un crachat pour les fonctionnaires, il faut un plan de bataille !

Ce lundi, les syndicats de la fonction publique rencontraient Stanislas Guérini pour des annonces sur les salaires. Sans surprise, ce sont moins que des miettes qui ont été présentées, mais les directions syndicales veulent poursuivre le dialogue social. Il faut un plan de bataille !

Léo Stella

12 juin 2023

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1,5% d'augmentation du point d'indice : un crachat pour les fonctionnaires, il faut un plan de bataille !

Des annonces qui sonnent comme un crachat à la figure des fonctionnaires

Après avoir rencontré fin mai une à une les huit fédérations syndicales (CGT, FO, CFDT, Unsa Fonction Publique, FSU, Solidaires, CFE-CGC, FA-FP), les directions syndicales rencontraient ce lundi Stanislas Guérini. Celui-ci devait annoncer des mesures quant aux salaires des fonctionnaires.

Et comme le laissaient entendre les récentes déclarations du ministre, celles-ci constituent un véritable crachat à la figure des fonctionnaires qui subissent de plein fouet l’inflation. En effet, alors que l’ensemble des organisations syndicales réclamaient une augmentation significative de la valeur du point d’indice, qui sert à définir l’ensemble des salaires des fonctionnaires, le ministre a annoncé une augmentation de seulement 1,5%. Cet annonce, encore plus dérisoire que les 3,5% annoncé l’année dernière, serait mis en place le 1er juillet et rajouterait seulement 26 euros en plus par mois pour un agent de catégorie C en début de carrière.

Une annonce qui sonne comme une provocation à l’aune de l’inflation. D’autant, que pour donner le change, le gouvernement a accompagné cette annonce d’autres miettes. Il compte par exemple donner une prime de « pouvoir d’achat », à peu près égal à la prime Macron, qui serait attribuée seulement aux plus bas salaires sous couvert de faire un geste pour les agents catégorie C. Le ministre a également annoncé que les transports en commun seraient maintenant pris en charge à la hauteur de 75 % contre 50% actuellement. Enfin, il propose de donner à partir du 1 janvier 2024, 5 points à l’ensemble des fonctionnaires c’est à dire une augmentation de… 25 euros bruts par mois.

Alors que les fonctionnaires réclament des augmentations de salaires, le gouvernement répond par une hausse dérisoire accompagnée de quelques miettes. Des mesures plus scandaleuses les unes que les autres au vu des conditions de travail toujours plus délabrées des fonctionnaires, des coupures de budget qu’opère le gouvernement ou encore les salaires de misères que connaissent un grand nombre de fonctionnaires notamment à cause des attaques de la macronie.

Serge, fonctionnaire dans la collectivité territoriale de Haute-Garonne revient sur les annonces du ministre pour Révolution Permanente : « il faut arrêter de se moquer de nous ! Les annonces du ministre sont scandaleuses au vu de la situation économique et sociale du pays, j’ai l’impression qu’on est à la limite de la provocation, ils sont totalement déconnectés. La vérité c’est que les annonces sont juste de la poudre aux yeux pendant que le gouvernement continue de casser les services publics et les collectivités territoriales. Il n’y a rien à attendre de leur dialogue social. »

Face à l’impasse du dialogue social, il nous un vrai plan de bataille !

Face à ces annonces, la CGT, FSU et Solidaires ont décidé de quitter la réunion pour exprimer leur colère. « Nous avons demandé de manière unanime que le ministre revoie sa copie et organise une nouvelle réunion pour rediscuter de ces mesures mais il a refusé et a seulement accepté de prévoir une réunion de mise en œuvre de ces annonces, sans doute fin juin ou début juillet » a ainsi expliqué Benoît Teste, le secrétaire général de la FSU, à Capital. Dans un communiqué, la CGT Fonction Publique pointe de son côté un « manque de considération (…) scandaleux » tout en expliquant qu’en augmentant le point d’indice le « gouvernement reconnaît de fait qu’il s’agit du seul moyen de faire face efficacement à l’inflation. Pour insuffisantes qu’elles soient, les dispositions annoncées sont à inscrire à l’actif des mobilisations massives menées depuis des mois. »

Pourtant, derrière ces timides critiques, les directions syndicales sont très loin de remettre en question la logique de dialogue social qui a été la leur ces derniers mois et qui conduit aujourd’hui à ce camouflet, se préparant à revenir à la table de discussion dès juillet. Ainsi, d’après Capital : « Lors de cette nouvelle réunion [en juillet] toutefois, les organisations syndicales espèrent encore pouvoir revenir à la marge sur l’application des mesures annoncées ce jour. Avec, par exemple, l’obtention de plus de garanties pour les agents territoriaux en matière de prime exceptionnelle de pouvoir d’achat ou encore l’avancement de la date de mise en œuvre de l’attribution de cinq points d’indice supplémentaires à tous les agents. »

En clair, face à l’échec du dialogue social, les directions syndicales proposent encore plus de dialogue social. Même son de cloche d’ailleurs pour ce qui est de l’autre volet des négociations à la rentrée, qui porteront sur la refonte des carrières et des rémunérations. Non seulement toutes les organisations syndicales comptent bien y participer, mais la CGT se félicite même du plan du gouvernement : « il ne s’agira donc pas de simples concertations mais d’une réelle négociation avec les syndicats. La méthode nous convient totalement. »

Alors que Guérini crache sur les fonctionnaires, les directions syndicales se contentent de proposer de continuer d’interpeller le gouvernement. Une logique à rebours de la construction d’un rapport de forces par la grève, qui serait pourtant décisif pour arracher de réelles augmentations de salaires, non seulement pour l’ensemble des fonctionnaires, mais également pour l’ensemble des travailleurs. En effet, les fonctionnaires pourraient jouer un rôle central d’entraînement pour enclencher un mouvement national pour des augmentations de salaires, unifiant l’ensemble des travailleurs.

Mais pour cela, il faut un plan de bataille et de revendications unifiantes pour l’ensemble de notre classe, afin d’arracher des augmentations de salaires pour toutes et tous, leur indexation sur l’inflation, tout en articulant cette bataille à celle contre la réforme des retraites et l’ensemble des offensives de Macron. C’est une telle perspective qu’il y a urgence à imposer !


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