A la suite des 86 interpellations d’étudiant·es mardi soir lors de l’occupation de la Sorbonne, Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, a déclaré sur X (ex-Twitter) : « Plusieurs agents publics ont été violemment bousculés et pris à partie ce soir par un groupe d’individus qui espéraient occuper La Sorbonne. Ces violences sont intolérables : le rectorat va porter plainte sans délais ».
Plusieurs agents publics ont été violemment bousculés et pris à partie ce soir par un groupe d’individus qui espéraient occuper La Sorbonne. Ces violences sont intolérables : le rectorat va porter plainte sans délais.
Je le redis : nous privilégions toujours le dialogue, mais…
— Sylvie Retailleau (@sretailleau) May 7, 2024
Alors qu’aucune dégradation des bâtiments n’a pu être observée, le gouvernement tente de trouver un nouvel argument pour criminaliser le mouvement de soutien au peuple palestinien. Le gouvernement est passé expert en création de de fake news de toutes pièces pour accuser le mouvement étudiant d’antisémitisme. Cela a été le cas en mars, à Sciences Po, où les médias et le gouvernement ont voulu faire croire, malgré tous les témoignages, que des étudiants juifs étaient interdits d’amphithéâtre. Ces dernières semaines, les mêmes ont expliqué que les mains rouges brandies par les étudiant.es de Sciences Po n’avait plus à voir avec la complicité de l’Etat français dans le génocide mais symbolisait un appel au massacre de Juifs. Désormais, ce sont des accusations de violences à l’égard des vigiles qui sont mises en avant.
Ces déclarations servent surtout à couvrir les violences policières qui ont été commises à l’égard des étudiant·es et à préparer le terrain à de nouvelles poursuites aussi fantasques que les polémiques précédentes. Alexis, étudiant qui a participé à l’occupation, affirme que « des étudiant·es ont été blessé·es par les vigiles. Une étudiante a eu la lèvre fendue, une autre une dent cassée ».
J'étais dans l'occupation, donc on va rappeler certaines choses.
1/ Tout d'abord, que Retailleau veut porter plainte car des étudiants dénoncent un génocide dont elle et le gouvernement sont complices. https://t.co/9JLRUbZPBn
— Alexis Taieb (@AlexisTaieb17) May 8, 2024
Les déclarations de la ministre sont une énième calomnie envers le mouvement pro-palestinien et une nouvelle manière pour le gouvernement de criminaliser les jeunes.
Elles s’inscrivent dans l’offensive que mène actuellement le gouvernement envers l’avant-garde étudiante qui affirme son soutien pour le peuple palestinien et occupe ses lieux d’études. Les interventions policières dans les universités, les nasses et maintenant les interpellations sont aujourd’hui les moyens courants que déploient le gouvernement pour museler le mouvement étudiant. Ces tentatives sont pourtant loin de faire taire les mobilisations étudiantes, bien au contraire. En France et à l’international, la détermination et le courage des étudiant.es mobilisé.es fait tâche d’huile face à la répression des gouvernements impérialistes.
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Face à ce saut répressif de la part de l’État, il faut une réaction et une réponse unanime du mouvement étudiant, qui peut servir de base pour la construction d’un large front de lutte contre la répression et contre le génocide en cours, aux côtés de toutes celles et ceux qui sont poursuivis pour leur engagement aux côtés du peuple palestinien.