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Les Jeux olympiques de Paris (26 juillet - 11 août) approchent et certains secteurs, qui seront particulièrement mobilisés pendant ces derniers, commencent à exprimer une colère contre les bas salaires et les conditions de travail toujours plus dégradées. C’est le cas par exemple des travailleurs la fonction publique, où un préavis de grève a été déposé par la CGT du 15 avril au 15 septembre, des travailleurs du rail franciliens, où le syndicat SUD-Rail a déposé un préavis de grève le 21 mai, ou encore des travailleurs de la propreté parisiens. Trois préavis de grève ont en effet été déposés par la CGT de la propreté et des transports automobiles municipaux : en mai, du 14 au 16 et du 22 au 24, pendant le Conseil de Paris, et du 1er juillet au 8 septembre, soit toute la période des Jeux.
La déclaration de ce préavis fait suite au mépris affiché par la mairie de Paris, et notamment Olivia Polski, adjointe PS aux ressources humaines, qui avait annoncé en avril que les agents de la ville mobilisés durant les Jeux Olympiques « percevraient des gratifications allant de 600 à 1 900 euros ». Des primes inégales sur la base de critères d’attribution flous, qui avaient causé le retrait de la CGT de la table des négociations. À rebours de cette logique individualisante, le syndicat revendique des primes de 1 900 euros pour tous les agents mobilisés et des augmentations salariales de 400 euros.
Ces primes représenteraient un budget total de 38 millions d’euros pour la mairie de Paris selon Europe1, trois fois rien quand on sait que le budget total alloué par l’État français pour les Jeux de 2024 s’élève à près de 4,5 milliards d’euro.
Une colère d’autant plus inquiétante que l’exécutif garde en tête la force de frappe des éboueurs de Paris. Le secteur de la propreté avait en effet été fer de lance de la mobilisation contre la réforme des retraites via une grève reconductible qui avait duré près de trois semaines, et qui avait causé un amoncellement de déchet très important, avec un pic à plus de 10 000 tonnes.
Alors que les préavis s’accumulent autant que les colères, il est nécessaire que les directions syndicales proposent un plan de bataille plus large, comprenant l’ensemble des secteurs du monde du travail. Face aux attaques qui se sont multipliées ces dernières années, que ce soit sur les retraites, le droit du travail et l’assurance chômage, mais aussi sur les salaires, dans un contexte où l’inflation continue à grever les budgets, les JO sont une opportunité dont le monde du travail doit se saisir pour mettre un coup d’arrêt au gouvernement et le faire reculer.