Dorian M
La nuit derrière, la révolte dans les quartiers populaires suite à la mort de Nahel a pris une nouvelle dimension, s’étendant partout en France. Outre Nanterre, où a eu lieu le meurtre de l’adolescent, la contestation s’est élargie à de nombreuses villes, comme à Lyon, Roubaix ou encore Toulouse.
Dans ce contexte, le gouvernement a convoqué jeudi matin en urgence une réunion de la cellule interministérielle de crise qui réunit l’ensemble des ministres et des conseillers les plus importants de l’Etat. Alors que Macron, conscient du caractère explosif de la situation, avait dans un premier temps cherché à se démarquer du policier incriminé, dénonçant de façon hypocrite une situation « inexcusable » et appelant à dissoudre un syndicat de policier pro-Zemmour qui s’était félicité de la mort de Nahel, la réunion s’est conclue sur un changement de braquet, et la volonté d’afficher le durcissement de la machine répressive d’État.
Gérald Darmanin a ainsi annoncé, pour la nuit de jeudi à vendredi, le déploiement de 40 000 policiers dans les quartiers populaires sur l’ensemble du territoire dont 5000 à Paris. Soit le quadruplement des effectifs policiers jusqu’alors mobilisés. A titre de comparaison, 12 000 policiers étaient déployés le 23 mars, à l’occasion du pic de la mobilisation contre la réforme des retraites.
En outre le gouvernement a déclaré vouloir recourir à l’intervention d’unités spéciales comme le GIGN ou le RAID. Face aux révoltes dans les quartiers populaires, l’État a donc décidé de déployer une répression intense et une gestion néocoloniale, renvoyant aux précédents guadeloupéens et mahorais, où des forces d’interventions spéciales avaient été déployées en novembre 2021 et plus récemment dans le cadre de l’opération Wuambushu. Le ministre de l’Intérieur d’ailleurs ne trompe pas sur l’objectif d’un tel déploiement. Dans un discours martial sur BFM TV, ce jeudi, il expliquait vouloir « procéder à des interpellations pour ramener l’ordre républicain » et « faire taire les professionnels du désordre ».
Un tour répressif qui a déjà commencé aujourd’hui avec la répression de la marche blanche pour Nahel où la police a tiré à coups de gaz lacrymogène sur le cortège. Face à la répression qui s’annonce dans les quartiers populaires, pour exiger la fin des crimes policiers et la justice pour Nahel aux côtés de la révolte légitime de la jeunesse des quartiers populaires, il appartient plus que jamais au mouvement ouvrier de rentrer dans la bataille pour mettre sur pied un mouvement d’ensemble contre Macron, son offensive autoritaire et son régime policier.